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Argumentaire
Les avancées technologiques dans les domaines du numérique et de l’informatique ont profondément modifié notre relation au patrimoine culturel. Autrefois cantonnées à un rôle de documentation et d’archivage, ces technologies sont désormais porteuses de nouvelles formes de valorisation, de médiation et de transmission des biens culturels, qu’ils soient matériels ou immatériels. Elles modifient aussi profondément la façon d’étudier le patrimoine. Ce bouleversement a d’abord pris la forme d’une numérisation massive des collections patrimoniales, qu’il s’agisse d’œuvres d’art, de manuscrits, d’archives, d’objets archéologiques ou d’architecture. Cette étape a permis la création de réservoirs numériques pérennes, accessibles en ligne par un large public, favorisant ainsi la démocratisation de la culture. Les innovations se sont ensuite enchaînées rapidement, ouvrant la voie à des expériences de méthodes de recherche nouvelles et de médiation du patrimoine de plus en plus immersives et interactives. Le développement rapide des créations nativement numériques, telles que les œuvres d’art génératives et les environnements virtuels, remet en question nos conceptions traditionnelles et fait émerger de nouveaux patrimoines dématérialisés, qu’il faudra apprendre à appréhender, conserver et transmettre aux générations futures.
L’intelligence artificielle, notamment dans sa forme générative, ouvre des horizons prometteurs, capable de créer de toutes pièces des images, des textes, voire des sons et des vidéos; Elle ouvre de fascinantes perspectives pour le patrimoine culturel et la recherche. Elle pourrait permettre de restaurer virtuellement des œuvres d’art endommagées ou perdues, en s’appuyant sur des fragments existants. Des guides virtuels propulsés par l’IA pourraient proposer des expériences de visite renouvelées et captivantes dans des environnements tridimensionnels réalistes ou immersifs contextualisés. Le numérique transforme également notre accès au patrimoine culturel matériel par le biais des reproductions 3D photorèalistes générées par l’IA. Celles-ci offrent de nouvelles perspectives de valorisation pour les œuvres et sites patrimoniaux difficilement accessibles ou trop fragiles à déplacer. Elles s’apparentent à des duplications hybrides, à mi-chemin entre le réel et le virtuel. L’IA pourrait contribuer à faire revivre le patrimoine intangible, des conteurs et interprètes virtuels transmettront les traditions orales ancestrales. Elle pourrait contribuer à la sauvegarde et la transmission, en régénérant des performances artistiques éphémères (théâtre, danse, musique, etc.) à partir d’archives, permettant de les revivre.
Les registres de données distribués basés sur la blockchain représentent un atout majeur pour garantir l’authenticité, la traçabilité et les droits de propriété des biens culturels à l’ère du numérique. Cette technologie permet de constituer des bases de données infalsifiables et décentralisées répertoriant les métadonnées certifiées des œuvres et objets patrimoniaux. Pour le patrimoine culturel matériel, la blockchain offre un moyen de lutter efficacement contre le trafic illicite en établissant des “passeports” numériques inviolables retraçant l’historique complet des transactions pour chaque pièce. Elle sécurise également la gestion des droits de propriété intellectuelle attachés aux créations artistiques. Comme pour le patrimoine numérique nativement créé par des logiciels d’IA générative, la blockchain s’avère indispensable pour certifier l’origine, l’unicité et le droit d’auteur de ces œuvres virtuelles. Les tokens non fongibles (NFTs) inscrits de façon inaltérable dans la chaîne de blocs en deviennent les “titres de propriété” à part entière. Cependant, pour garantir l’interopérabilité et la pérennité de ces infrastructures décentralisées de certification, des efforts d’harmonisation des normes techniques et juridiques devront être menés. L’adoption de standards ouverts et universels est cruciale pour permettre l’échange, la portabilité et l’archivage pérenne des données patrimoniales au sein des registres distribués de la blockchain
Langues officielles du colloque
Les langues officielles sont le français et l’anglais, pour les articles et les présentations.
Dates importantes
Soumission jusqu’au 30 juin 2025 | Soumission de l’article complet pour une évaluation en double-aveugle Les articles sont à envoyer à l’adresse his@univ-paris8.fr, en version .doc ou .docx uniquement |
15 juillet 2025 | Notifications aux auteurs, acceptation ou refus |
30 août 2025 | Date limite pour retourner une version relue, corrigée et finale de l’article |
30 septembre 2025 | Date limite pour l’inscription et le paiement des frais de participation pour les auteurs |
19 et 20 novembre 2025 | Déroulement du colloque à Campus Condorcet, site de Paris -Aubervillers |
Contact
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