Symposium Art et Art Numérique à l’ère de l’IA

Dans le cadre du Centenaire de Pol Bury La Louvière – Centrissime — 27, 28 avril 2023

    Parcours réalité augmentée en ville ] P P P [ – XR BURY 26 > 14 mai

    Présentation

    À l’occasion du centenaire de la naissance de Pol Bury, le laboratoire Paragraphe (axe CiTu) de l’Université Paris 8 et CY Cergy-Paris Université, en partenariat avec Transcultures (Centre des cultures numériques et sonores basé à La Louvière), organise à La Louvière (ville natale de l’artiste plasticien et auteur Pol Bury, co-fondateur du Daily-Bul – pensée, revue et maison d’édition) un symposium recherche/création artistique à l’ère du numérique et de l’IA avec des enseignants chercheurs et des artistes liés au son et aux dispositifs hypermédias le 27 et 28 avril 2023.

    Image / texte / son / réseau / IA / blockchain / métaverse… Toutes les créations artistiques sont désormais liées à des pratiques numériques s’infiltrant jusqu’au cœur même de la conception des œuvres. Celles-ci interrogent non seulement la notion même d’art, d’artiste et de démarche artistique, mais également la manière dont nous les découvrons, échangeons, collectionnons, conservons. Ces outils de plus en plus perfectionnés qui remettent en cause jusqu’à un intérêt tout légitime de l’artiste d’anticiper et d’expérimenter ces derniers, provoque des crises, des interrogations, des bouleversements qui semblent irréversibles dans le fonctionnement même de nos sociétés, justement habituées à catégoriser sans complexe ces fonctions.

    Ce Deus ex Machina nous fait peur. Car il anticipe, produit et contrôle déjà les manières dont les programmes nous répondent et construisent des liens, sociaux, économiques et politiques, quelquefois même à notre insu. Les en/JE(U)x qui nous attendent sont considérables.

    Pol Bury, qui utilise aussi bien le texte, la poésie, les médias, le cinéma expérimental, la cinétique (donc le son produit par / dans la matière et la machine en mouvement) les interrelations de l’Art et la nature, dans la première moitié du XXe siècle, a anticipé ces possibles. En cela il préfigure les recherches interdisciplinaires menées actuellement par les artistes et enseignants chercheurs dans le cadre du Laboratoire CiTu – Paragraphe de l’Université Paris 8 ou invités régulièrement par Transcultures. Les invités de ce symposium de recherche interrogeront et répondront aux questions du public et comment celles-ci s’inscrivent dans une actualité des mutations liées au déploiement sur nos territoires des technologies numériques ou encore pourquoi ce déploiement qui s’opère répond à des transformations nécessaires de notre conception de la diffusion et la communication des informations sur nos territoires.


    “L’utilisation massive des téléphones portables, par exemple, a modifié considérablement notre accès à l’information“,1 explique Khaldoun Zreik, directeur du Laboratoire Paragraphe. “Il nous permet désormais non seulement de les recevoir et de les partager sans contrôle et sous l’égide d’aucune hiérarchie, mais également de produire des contenus immédiatement diffusables… sur les réseaux et de manière tangible dans notre environnement quotidien“.2 Seront débattus également des questions relatives aux différentes recherches des invités, dont la relation entre la création sonore/numérique et le patrimoine tangible et intangible.
    Ce symposium permettra également au public de découvrir des dispositifs, installations numériques, visuelles et sonores en AR / VR / XR, finalisés ou “works in progress“ qui seront présentés par les différents invités.
    Ceux-ci présenteront un état des lieux de leurs recherches respectives, ainsi que le projet ] P P P [ – XR Bury, dans le cadre de la célébration Pol Bury 100 ans, qui rend hommage à l’inventivité́ de ce créateur pluridisciplinaire et visionnaire (du surréalisme au cinétisme) et met en évidence des œuvres et lieux emblématiques de son implantation sur le territoire louviérois.

    Le parcours en réalité augmentée ] P P P [ – XR Bury réalisé, pour cette occasion, par la Société i Matériel (Marc Veyrat : conception & images, Gaëtan Le Coarer : conception & images, Jonathan Juste : conception & programmation, Paradise Now : conception & création sonore) sera accessible à tous.
    Il permettra de relier plusieurs lieux du centre-ville, du 26 au 30 avril. ] P P P [ réaffirme autant l’importance du lien entre Pol Bury et sa ville natale que l’inventivité et l’exigence de cet artiste à s’emparer des outils technologiques questionnant une nécessaire actualité de l’Art et son engagement dans le quotidien. Cette réalité augmentée sera accessible dans la ville via deux affiches en Noir et Blanc ] P P P [ et ] . . . [ qui permettront à toute personne munie d’un téléphone portable de découvrir une interprétation artistique inédite, visuelle et sonore, de certaines œuvres sélectionnées de Pol Bury, spatialisées à 360°.

    1 Khaldoun Zreik, in Journées d’études Médiation scientifique et projet de territoire : le patrimoine dans tous ses états, Salle Immersive, Università di Corsica Pasquale Paoli, UMR CNRS LISA 6240, Mardi 13 & mercredi 14 décembre 2022.

    2 Ad Ibidem 1.

    PARTICIPANTS au Symposium

    Khaldoun Zreik : Professeur en Sciences de l’Information et de la Communication & directeur du Laboratoire Paragraphe, Paris 8 https://www.univ-paris8.fr/UR-Laboratoire-Paragraphe

    Antonella Tufano : Professeur en Sciences de l’Art & directrice de l’École des Arts de la Sorbonne, Institut ACTE, Laboratoire Paris 1 https://institut-acte.pantheonsorbonne.fr/institut-acte

    Philippe Franck : artiste sonore, directeur de Transcultures, des Pépinières Européennes de Création & Doctorant / Laboratoire CiTu – Paragraphe, Paris 8. http://transcultures.be

    Marc Veyrat : artiste & MCF HDR en Sciences de l’Art / Laboratoire CiTu – Paragraphe, Paris 8 & directeur du département Communication Hypermédia – Université Savoie Mont Blanc. https://i-real.world

    Gaëtan Le Coarer : artiste & docteur en Sciences de l’Information et de la Communication / Laboratoire LLSETI – Université Savoie Mont Blanc. https://gaetanlecoarer.wixsite.com/noir

    Stanislav Kurakin : artiste, architecte & doctorant en SIC / Laboratoire CiTu – Paragraphe, Paris 8. https://stanislavkurakin.xyz/about/

    Panagiotis (Takis) Kyriakoulakos : Professeur Assistant en Cinema Informatique / Laboratoire de conception de systèmes interactifs ISD / Université d’Egee. https://www.syros.aegean.gr/en/staff/professors-and-lecturers/assistant-professors/panagiotis-kyriakoulakos 

    Modestos Stavrakis : Professeur Assistant en Design interactif / Laboratoire de conception de systèmes interactifs ISD / Université d’Egee. https://www.syros.aegean.gr/en/staff/professors-and-lecturers/assistant-professors/modestos-stavrakis

    Tommy Lawson : artiste sonore & directeur de Zone Libre, festival des Arts Sonores – Bastia. https://www.zonelibres.com

    Jacques Urbanska : artiste numérique, metteur en scène, consultant et chargé de projets Transcultures, Pépinières européennes de Création. http://transcultures.be

    Philippe Boisnard : artiste/concepteur intermédiatique (en distanciel), écrivain et enseignant de cinéma. http://databaz.org/xtrm-art/

    Matthieu Quiniou : MCF en Sciences de l’Information et de la Communication, avocat au Barreau de Paris & spécialiste de la blockchain / Laboratoire CiTu – Paragraphe. https://ato.works

    Carole Brandon : artiste & MCF en Sciences de l’Art (en distanciel) / Laboratoire LLSETI – Université Savoie Mont Blanc. https://www.carolebrandon.com

    Christl Lidl : artiste & enseignante : vidéo et multimédia / École Supérieure d’Art de Valenciennes. https://lidlchristl.wordpress.com

    Christophe Chaillou : Professeur en Informatique, Laboratoire CRIStAL, École Polytechnique, Université de Lille. https://www.cristal.univ-lille.fr

    PROGRAMME 27 & 28 avril

    27 AVRIL 2023

    10h00 : Accueil des participants

    10h15 : Khaldoun Zreik, Antonella Tufano, Philippe Franck, Marc Veyrat : Ouverture du Colloque

    10h30 : Philippe Franck

    Pol Bury, Précurseur indisciplinaire des arts numériques /// Résumé de la communication

    Pol Bury (La Louvière, 1922- Paris, 2005) est un artiste dont l’œuvre qui traverse les avant-gardes du XXème siècle (du surréalisme au mouvement Cobra puis au cinétisme) et la pensée « bul » libertaire (échappant à toute définition réductrice) dénote d’une indisciplinarité tonique, souvent teintée d’humour, qui aujourd’hui encore nous apparait comme singulière et visionnaire. En quoi Bury pourrait-il être considéré rétrospectivement comme un précurseur-annonciateur des arts numériques ?

    A partir de ses innovations techniques sculpturales, son esthétique (nourrie entre autre par son obsession du mouvement lent et ses différents traitements, détournements, ramolissements et autres cinétizations d’images patrimoniales et artistiques historiques, utilisation d’avatars avec différents noms de plume) et ses différentes recherches pour renouveler le langage tant plastique et iconique que littéraire et poétique, seront également évoquées certaines œuvres d’artistes contemporains qui d’une manière ou d’une autre, pourraient être considérées comme héritières de ce créateur-chercheur aussi unique que multiple et prolifique.

    11h00 : Antonella Tufano : Miroir(s)
    En arrivant à New York, l’émotion spatial de Pol Bury provoque une accélération des thématiques qu’il avait déjà abordées dans son travail. Son interprétation cinétique est essentiellement urbaine, spatiale, antigravitationnelle, comme il le montrera dans ses œuvres qui -loin d’être des sculptures monumentales, un terme qu’il refusera toujours- sont des dispositifs de réfraction de l’espace. C’est dans ce sens qu’il transforme l’espace réel en un « cristal », au sens de Buci Glucksman, et ouvre aux multiples dimensions du virtuel. La figure du miroir, traduisant les lectures de Bachelard, est une hétérotopie fructueuse où les limites de l’œuvre sont effacées : on rentre et on sort comme on s’immerge dans un espace digital. C’est cette question du miroir comme anticipation d’un espace virtuel numérique que nous proposons de questionner dans cette session.

    11h30 : Khaldoun Zreik : Enjeux de l’Art et du Numérique sur les territoires connectés à l’ère de l’IA.

    12h00 : Déjeuner

    14h00 : Carole Brandon :

    Interroger comment l’oeuvre de réalité virtuelle Nymphea’s Survey utilise la lumière et les couleurs comme matériaux d’expérimentations de réalités mixtes ; nous insisterons sur les interfaces vibratoires et productrices d’élasticité des espaces-temps, justement annoncées et déclinées matériellement dans les sphères de Pol Bury.

    14h30 : Marc Veyrat / Gaëtan Le Coarer / Paradise Now / Jonathan Juste : Pol Pipoling Project

    “Le voyage imaginé devient imaginant“

    Pol Bury, 1964

    Pol Pipoling Project ] P P P [ est un dispositif réalisé par la Société i Matériel et les Artistes Enseignants Chercheurs Marc Veyrat (CiTu Paragraphe, Paris 8), Gaëtan Le Coarer (LLSETI, USMB), Jonathan Juste et Paradise Now (Transcultures / CiTu Paragraphe, Paris 8). En scannant des affiches disposées à différents points1 de la ville, les utilisateurs munis d’un téléphone portable découvrent une interprétation artistique inédite, visuelle et sonore, de certaines œuvres sélectionnées de Pol Bury, spatialisées à 360°. Pol Pipoling Project signifie que Pol Bury nous parle encore et pour longtemps.

    Alors pris dans Les Horribles Mouvements de l’immobilité2, nous agissons comme un incorporel en suspension dans le jeu mécanique des œuvres de Pol Bury i-Matérialisées dans la ville de La Louvière par l’interface du dispositif en réalité augmentée.

    Y a-t-il de quoi rester stoïque3 face à une œuvre cinétique de Pol Bury ? C’est en incorporant4 la machine que nous serons en mesure de répondre à cette question. A partir d’une expérience en réalité augmentée géolocalisée dans la ville d’origine de l’artiste et pataphysicien Belge, nous souhaitons cartographier les attractions cinétiques, étranges et mécaniques de ses œuvres. Pol Bury élabore une pratique spatiale5 au travers de l’étendue d’un inframince6 dans lequel nous sommes paradoxalement en mesure de nous incorporer.

    C’est parce que notre corps est pris dans ce Temps Dilaté7 des dimensions lentes et mais surtout latentes8 des spatialités que nous devenons incorporés / incorporel faisant ombre9 nécessaire à la motricité de l’œuvre. Par le biais du Pol Pipoling Project nous sommes ombre. L’espace nécessaire à la mécanique c’est-à-dire l’en/JE(U)10 vivant dans les espacements et failles sans bords des sphères11, comme dans l’interface en réalité augmentée…

    Ce parcours sera accessible au public du 26 avril au 14 mai, c’est-à-dire pour la “Journée Mondiale du louviérois” et “La Nuit Européenne des Musées“, le 13 mai 2023.

    15h00 : Philippe Boisnard : Exorde pour une NOIS-IA, pour une critique phénoménologique des processus artistiques liés aux IA.

    Avec l’émergence au niveau du grand public depuis l’été 2022 des applications IA graphiques et textuelles (DALL-E 2, midjourney, stable diffusion, gpt 3, chatGPT), les réseaux sociaux ont vu un déferlement de productions apparaître, venant effacer le fait que cela faisait depuis au moins 4 ans qu’un certain nombre d’artistes travaillait avec ces technologies.

    Mais plus que cela l’effacement qui me semble avoir eu lieu, c’est celui d’une mise en question des processus propres des IA quant à la production d’images.

    En effet, le déferlement s’est accompagné d’une accentuation du mimétisme morphologique-anthropologique, et d’un dictat de l’adéquation de la chose et de l’intellect, pour reprendre la fameuse phrase parménidienne.

    Ce que j’aimerais comprendre dans mon approche, c’est en quel sens, il est important de ré-ouvrir ce qui vient d’être fermé par un simple usage de prompt, à savoir de la simple manipulation d’énoncés invocatoires permettant de produire des résultats.

    En quel sens une analyse phénoménale permettra de se saisir des potentialités propres de la création par IA, aussi bien graphiques que linguistiques.

    15h30 : Jacques Urbanska : Datartivisme, art, hactivisme et (big) data


    Les différences, entre les notions de données (faits bruts, non organisés, dénués de sens, sans aucun arrière-plan…) et d’information (données interprétées, mise en contexte, proposant une action/réponse), subtiles et somme toute assez théoriques (la donnée une fois soumise au regard provoque la recherche de sens, ne serait que par un phénomène automatique de complétion), se brouille davantage encore lorsque l’on parle de métadonnées, surtout à l’heure de la puissance de traitement que confère l’intelligence artificielle.

    La métadonnée, définissant ou décrivant la donnée de laquelle elle est issue, son enregistrement résulte, de facto, d’un contexte et de choix précis préalable, d’une valeur ajoutée potentielle et est donc, déjà, intrinsèquement porteur de sens.

    Si l’on considère le concept de big data, le physicien et journaliste américain Chris Anderson dira (dans un article intitulé : “The End of Theory: The Data Deluge Makes the Scientific Method Obsolete” – The Wired) : “With enough data, the numbers speak for themselves”, brouillant ainsi totalement la frontière entre données et information.

    Par-delà la question sémantique* et en partant d’une expérience artistique et curatoriale, je me suis me demandé, quel pourrait être l’objet que les artistes du Data Art utilisent et interprètent et de quoi cette interprétation pourrait-être le symptôme ? Quel apport au réel, les œuvres particulières produites par ces artistes traduisent-elles et produisent-elles, in fine, de la connaissance ?

    *mais plutôt en gardant à l’esprit des réflexions issues de lectures autour du perspectivisme de Nietzsche et de son apport au concept d’« interprétation », ainsi que les paroles de Deleuze autour de l’information (qui ne serait “qu’un ensemble de mots d’ordre”).

    16h00 : Christl Lidl : VME-AR

    VME-AR est à la fois une exposition d’installations en réalité augmentée et une étude de La Vie mode d’emploi de Georges Perec au moyen des technologies numériques et artistiques. Le livre est déplié dans l’espace, il est rendu expérimentable, suivant à la lettre l’invitation lancée par Perec, de « jouer » avec le livre pour « voir comment les histoires se rattachent les unes aux autres. » Les fragments du voyage d’un personnage disséminés les récits des 99 chapitres sont réunis dans une cartographie à explorer et à animer ; une bibliothèque cachée est à lire et à écouter ; des grilles de “titres croisés” encryptent des pages web donnant accès à des extraits du texte original.

    Chacune des installations artistiques de l’exposition est conçue comme une forme spécifique de lecture interactive de l’œuvre. Ensemble elles constituent un parcours spatial et temporel dans lequel le spectateur/lecteur glane des fragments de La Vie mode d’emploi pour construire sa propre lecture.

    16h30 : Christl Lidl et Christophe Chaillou : table ronde autour du plugin IIVIMaT (Interactive and Immersive Video making Tool).

    IIViMaT est un plugin pour Unity conçu avec Christophe Chaillou, informaticien et Matteo Treleani, sémiologue dans le cadre d’une recherche pluridisciplinaire entre art, science et sémiologie. La conjugaison de nos domaines avait pour objectif de poser les bases d’un dialogue commun afin de concevoir un outil pouvant servir la recherche sur les médias, la création artistique et audiovisuelle immersive, et la scénarisation d’expositions en réalité virtuelle.

    Ce projet de recherche a abouti à la création d’une interface simplifiée dans Unity permettant de prototyper des interactions audiovisuelles dans des environnements 3D sans faire appel à du code. Le plugin est un work-in progress qui se nourrit des projets qui l’utilisent. Il est aujourd’hui finalisé avec différentes fonctionnalités élaborées au fil des années. Il a été officiellement lancé à Laval Virtual en 2021. Il est accessible sur l’AssetStore de Unity.

    19h30 : Dîner

    28 AVRIL 2023

    10h00 : Accueil des participants

    10h30 : Panagiotis Kyriakoulakos et Modestos Stavrakis : XARTS, Ecole d’été sur les arts étendus : 10 ans d’exploration des arts numériques par la pratique.

    L’utilisation extensive des technologies numèriques au sein des environnements naturels et artificiels, dans lesquels coexistent systèmes biologiques et objets, a permis aux artistes de concevoir et réaliser des nouvelles formes d’art que nous appelons “arts étendus (Extended Arts)”. [1], [2], [3]. Il s’agit à la fois d’un espace de rencontre entre réalité physique et numérique et d’un processus de combinaison d’art, de design et de technologie. [4], [5] ‘Etendre les Arts’ peut être pensé comme une pratique et un processus éducatif appliquant une approche de design holistique au domaine des arts créatifs, mettant en collaboration artistes, scientifiques et philosophes. [6] Dans cette communication, nous présentons notre experience et les résultats de l’exploration systématique de la pratique artistique comme chercheurs et éducateurs, Cette recherche a pris forme dans le cadre des écoles d’été sur les nouveaux médias dans l’art, organisées par le département de l’ingénierie du design des produits et systèmes à Syros dépuis dix ans, sous l’appelation “International Conference and Summer School on Extended Arts (XARTS).[7]. [8]

    11h00 : Matthieu Quiniou : Interroger les arts à l’ère de l’IA et de la blockchain (titre provisoire)

    Depuis trois ans l’art numérique entre sur le devant de la scène avec le marché vibrant des NFT et des dispositifs d’IA grand public de création « artistique ». Ces deux phénomènes technologiques et d’usage, sans être convergents bouleversent les lignes de la création et du marché de l’art. Alors que les NFT laissent supposer une émancipation accrue des artistes grâce à une désintermédiation des acteurs du marché de l’art, les dispositifs d’intelligence artificielle grand public viennent questionner la production même de l’artiste, l’œuvre. Ces techniques et pratiques invitent à réinterroger en profondeur et de manière interdisciplinaire ce qui fait art.

    11h30 : Tommy Lawson : “Ralentir“ ou comment subvertir la normativité de la création numérique par la lenteur.

    Pol Bury, avide d’innovation n’a cessé de se renouveler en adoptant des matériaux techniques très divers toujours à la recherche du mouvement réel et lent et presque imperceptible.
Là où les Futuristes italiens de la première heure font de la vitesse et du mouvement mécanique un idéal esthétique et moral, Pol Bury a su jouer à merveille de l’attente du regard, avec la lenteur propre à ces objets cinétiques qui combinent l’imperceptible et le déclenchement d’espaces vacillants.

    Dès lors, pouvons-nous considérer ces pratiques innovantes comme l’alpha et l’oméga des arts numériques dans leurs premiers balbutiements ?
Pol Bury impose le mouvement à la statique ou amplifie les ondes de choc, le dérangement est toujours porté à son comble, comme l’éloge de l’instabilité.

    L’intensification des stimuli numériques à l’heure d’un mouvement d’accélération global, caractéristique du capitalisme 2.0, obsolescence programmée, chaînes d’infos en continu, messagerie instantanée et livraison à domicile marque l’heure de la vitesse et la satisfaction immédiate.

    Il est cependant possible de refuser cette fatalité accélérationniste en défendant et en produisant des contenus caractérisés par des rythmes plus lents, plus sensuelles et hypnotiques qui peuvent s’inscrire dans une démarche politique plus large, voire un style de vie, un rapport au monde qui se traduit par le ralentissement. C’est ce rapport au ralentissement, à la lenteur qu’inspire à la fois l’œuvre de Pol Bury, mais aussi le courant musical dub électronique ou dub minimaliste, produit par des interfaces audionumériques bénéficiant d’un gros apport d’électronique. L’ambiance sonore est planante, la structure musicale est extrêmement épurée, les mélodies réduites à leur plus simple expression sur une section rythmique très simple.

    Cette approche musicale du temps ralenti, servira de point d’ancrage à un travail de collecte d’échantillons sonores que nous réaliserons sur les sites abritant des œuvres de Pol Bury dans la ville de La Louvière. Le corpus de sons et ambiances recueillis servira de matière première à la création d’une pièce sonore qui s’intitulera Ralentir.

    Ralentir, c’est se placer à rebours de cette culture de l’immédiateté, d’un néolibéralisme qui contribue à l’accélération du temps à l’échelle globalisée. Avec les pulsations lentes et minimalistes du dub, c’est subvertir la normativité ambiante des régimes numériques tout en se rapprochant du rythme des battements du cœur.

    12h00 : Déjeuner

    14h00 : Stanislav Kurakin : Principes de decentralisation dans la ville connectée / vers une intelligence distribuée ?

    La notion de swarm intelligence (ou “intelligence en essaim”) apparaît pour la première fois en informatique en 1989 dans le contexte des systèmes robotiques cellulaires et s’étend vite jusqu’aux domaines de l’architecture de réseaux et de l’Intelligence Artificielle distribuée. La contingence spatiale, propre à la fois aux certaines pratiques urbaines numériques et aux pratiques de l’art numérique interactif, permet d’interroger des modes de connectivité alternatifs. Sur des exemples artistiques nous allons observer quels formes plastiques peuvent émerger de l’association des technologies accessibles sur le marché globale avec des pratiques locales de proximité.

    14h30 : Marc Veyrat / Jonathan Juste : La Carte Frontière

    i-REAL est une œuvre d’art hypermédia XR soutenue par le Laboratoire Paragraphe, qui mixe des environnements en VR, des Mondes i-REAL déclenchés à l’aide de cartes posées sur un Plateau de JE(U) ou depuis un téléphone portable. Ces cartes, tangibles ou intangibles proposent également un portrait alphanumérique et dynamique du JOUE® sous le Plateau de JE(U) ou sur un téléphone portable. Elles sont i-RÉELISÉES avec / depuis le réseau social Instagram, avant d’être entre/POSÉES sur Pinterest.

    Cinq Mondes i-REAL sont actuellement expérimentables, dont le nouveau Monde 3 “d-E+E-p_d-i+V-E“. Dans ces mondes et sur les différents réseaux sociaux associés à cette œuvre sont disséminés des mots des cartes, dont certains sont susceptibles d’ouvrir un portefeuille en cryptomonnaie…

    La frontière est — lorsqu’elle apparaît au travers d’une carte — autant multiculturelle, identitaire, programmée que point d’ancrage d’un eSPACE associé aux corps sensibles ®-ACTEURS et tout à la fois lieu de passage, interFACE de réseau. Nous nous interrogeons sur 1 des 5 Cartes i-REAL qui ouvrent les MONDES en VR et comment celle-ci sont ®-ACCROCHÉES au Fantôme i-REAL et pourquoi, de manière dynamique ce dernier — à l’instar des Cartes recto / verso — ®-PRÉSENTE également un eSPACE Frontière.

    i-REAL https://i-real.world 

    MONDE ZERØ https://youtu.be/AQugGEDxLa4  

    MONDE 1 https://youtu.be/3NPY511eGzQ  

    MONDE 2 https://youtu.be/Wew45M-o7PU 

    MONDE 3 “d-E+E-p_d-i+V-E“ https://youtu.be/Ra1STgxDv8w & https://youtu.be/I7PUuOKsXOg 

    MONDE 4 “ALICE“ https://youtu.be/Sisqkz7BKm8

    15h00 : Antonella Tufano : Table ronde autour de l’idée de Jeu(x)
    Pol Bury publie à plusieurs reprises le travail de Bruno Munari ; au-delà des rapprochements artistiques qui les lièrent, il est possible de retrouver deux fils qui les connectent. Le premier est une posture, le sarcasme :  une forme de regard post-moderne, pour reprendre Jameson, sur la gravité que l’on assigne aux œuvres, aux auteurs, à l’art. Le deuxième fil est l’intérêt pour la technologie qui s’exprime dans le terme « arte programmata » de Munari et dans les « capteurs de ciel » de Pol Bury. Et, pour les deux, c’est le regard du spectateur qui fait l’œuvre. A travers des objets, des paroles et des ouvertures prospectives, nous pouvons interpréter certaines créations digitales contemporaines comme les accomplissements, coopératifs et participatifs, de ce dialogue.

    17h00 : Perspectives pour A-e-i-A 1.1 en 2025…

    A-e+i-A 1.0 est soutenu par TRANSCULTURES / Pépinières Européennes de Création / La Ville de La Louvière / La Loterie Nationale / Centrissime / la Maison des Associations — La Louvière / EUROPIA productions / Institut ACTE / Université Paris 1 Panthéon – Sorbonne / Laboratoire CiTu – Paragraphe / Université Paris 8 CY Cergy Paris Université. Remerciements au Mill et au Centre Daily-Bul & Co.

    COMITÉ DE PILOTAGE

    Khaldoun Zreik, Professeur des Universités, Université Paris 8

    Hafida Boulekbache, Professeur des Universités, INSA Hauts de France

    Ghislaine Chabert, Professeur des Universités, Université Lyon 3

    Patricia Laudati, Professeur des Universités, Université Côte d’Azur

    Jacques Ibanez-Bueno, Professeur des Universités, Université Savoie Mont Blanc

    Antonella Tufano, Professeur des Universités, Université Paris 1 Panthéon – Sorbonne

    Panagiotis (Takis) Kyriakoulakos, Professeur Assistant, Université d’Egee

    Modestos Stavrakis, Professeur Assistant, Université d’Egee

    Marc Veyrat, MCF HDR, Université Savoie Mont Blanc

    Carole Brandon, MCF, Université Savoie Mont Blanc

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